Pourquoi se former à la Thérapie du Lien et des Mondes Relationnels ?

Nous proposons un parcours de formation complet qui permet de traiter des niveaux de psychotraumas de plus en plus complexes au fur et à mesure des 3 années du cycle (traumas de type I en première année jusqu’aux traumas de type III en troisième année).

Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de travailler sur sa posture de thérapeute et sur l’emprise du monde traumatique telle qu’elle se manifeste pendant le déroulement d’une thérapie , ou d’un accompagnement.

Cela implique pour l’apprenant de questionner sa position par rapport au trauma, à la position victimaire, à la violence sous toutes ses formes.

Tout au long des années de formations en TLMR, des apprentissages techniques, associés à l’utilisation de phénomènes hypnotiques et d’un questionnement spécifique vont être enseignés. L’accent est mis sur la mise en œuvre expérientielle, la répétition et l’approfondissement afin de faciliter l’ancrage de cette approche.

La dimension globale de la TLMR mobilise les dimensions corporelles, psychiques et cognitives, chez le thérapeute comme chez le patient. Dès la première année de formation, l’apprenant  apprend à utiliser les ressentis corporels ainsi que ses compétences en termes de relation humaine .

La TLMR nous amène à accueillir l’inacceptable comme l’imprévisible, d’une manière ajustée et qui soit utile à la thérapie et à l’accompagnement. Les stagiaires apprennent à transformer le débordement émotionnel, l’intensité, le rejet ou l’indifférence en ressources pour la thérapie. En travaillant sur une posture plus écologique en termes émotionnels et psychiques, elle participe à la lutte contre l’épuisement professionnel.

La TLMR intègre la dimension existentielle et les bases développementales de l’humain, dont la théorie de l’attachement. Elle s’inscrit comme une évolution des approches systémiques les plus récentes. Elle est orientée vers une remise en mouvement des processus de vie et d’autonomie chez la personne.

Première année (Nantes, Paris)

Cette première année vient enrichir votre pratique en y apportant des bases relationnelles et des stratégies thérapeutiques abordées sous un nouvel angle : le lien aux processus fondamentaux du vivant .Elle permet de créer les conditions d’une contenance thérapeutique (enveloppe ), d’utiliser les phénomènes hypnotiques dans l’ici et maintenant, de mobiliser les ressources et la résilience.

Cette étape est indispensable pour pouvoir aborder les mondes traumatiques (2ème et 3ème année).

A l’issue de la première année, vous allez apprendre à :

  • utiliser les bases de l’attachement à visée thérapeutique (bases corporelles et relationnelles) ;
  • appliquer une utilisation spécifique des mouvements alternatifs et de vision dans le présent ;
  • acquérir les bases du questionnement en TLMR
  • installer des ressources dans un relation thérapeutique sécure ;
  • utiliser une modélisation et traiter le trauma simple ;
  • apprendre à accompagner le deuil compliqué (obstacles au deuil), et les peurs anticipatoires,
  •  identifier comment mobiliser les ressources chez les patients , ce qui est vivant chez eux avant d’aller traiter le trauma
  • traiter le trauma simple en individuel et en groupe


Deuxième année – Nantes


En deuxième année TLMR, vous allez pouvoir déployer de manière plus approfondie votre posture de thérapeute et votre connaissance dans le traitement des traumas complexes.

La formation va vous amener à travailler sur les processus vivants qui structurent le monde traumatique et dont la base se construit sur les interactions entre maltraitance, abandon/exclusion et errance traumatique.

En interaction avec votre histoire de vie , vous allez expérimenter votre capacité à transformer les effets des mondes traumatiques en ressources thérapeutiques. Cela implique un travail sur votre engagement de thérapeute . Vous serez amené à identifier les effets du monde dissociatif comme base de la thérapie des mondes traumatiques ( au niveau perceptif, imaginaire, cognitif) et à les utiliser au service du processus thérapeutique .

A l’issue de la deuxième année, vous allez apprendre à :

  • Approfondir les acquis de la première année
  • Travailler sur les traumas complexes (intensité, durée, répétition ) qui mènent à la chronicisation des effets dissociatifs , traumatiques, et dysfonctionnels sur la vie de la personne
  • Soutenir une pratique de l’effondrement vers la renaissance
  • Accompagner les deuils pathologiques,
  • Utiliser le témoignage comme outil thérapeutique
  • Commencer à déconstruire la posture d’identité victimaire
    Apprendre à guider le patient vers les processus d’adaptation


Troisième année – Nantes

En troisième année TLMR, vous travaillerez avec la complexité des traumas et les effets de déstructuration et de désorganisation sur le développement de la personne.

Dans cet objectif, nous aborderons le transgénérationnel, le transculturel et le trans communautaire et le monde de la violence comme facteur majeur de désorganisation . Dans la continuité de la deuxième année vous approfondirez votre capacité à vous décentrer, en pleine présence et en posture d’accueil inconditionnel.

Vous participerez, avec la patient, à la construction, d’une histoire nouvelle qui lui permette de prendre position, de devenir acteur, de revisiter le récit de sa vie de manière telle qu’il réintègre l’histoire traumatique dans un narratif sain et cohérent, porteur de sens.

A l’issue de la troisième année, vous allez apprendre à :

  • approfondir les contenus et les postures
  • traiter des traumas liés à la désorganisation et la violence tels que les troubles sévères de la personnalité (borderline et TDI) T3
  • accompagner les traumas liés au suicide
  • traiter les dépressions sévères et l’anxiété généralisée (dépersonnalisation, déréalisation, sortie de corps), les dimensions transgénérationnelles.
  • mettre en scène le vécu corporel et déconstruire les effets psychosomatiques
  • comprendre les troubles dissociatifs identitaires pour mieux les accompagner
  • mettre en œuvre une thérapie du monde de la maltraitance 


Validation finale du parcours
Le parcours sera validé par un module spécifique avec présentation d’un mémoire devant un jury avec mise en situation. L’accompagnement pédagogique et la validation de votre parcours se fera sur la base de blocs de compétences auxquels vous aurez accès dès le début et tout au long des 3 années de formation.


Formation continue
Dans une logique de formation continue, nous vous proposons tout au long du cursus des supervisions, des résidentiels, des ateliers de perfectionnement, des congrès, des webinaires dont l’objectif est d’asseoir la pratique et de consolider votre posture thérapeutique.

Nos formations TLMR

Témoignage

Tout savoir sur la TLMR

Les origines de la TLMR

TLMR « Thérapie du Lien et des Mondes Relationnels » anciennement appelée l’HTSMA (Hypnose, Thérapies Stratégiques et Mouvements Alternatifs), a été conceptualisé par le Dr Éric Bardot à partir de son intérêt pour l’attachement désorganisé chez l’enfant et le monde psychotraumatique.

Son idée est la suivante : Comment la relation humaine, dans la diversité de ses potentialités, peut-elle être mobilisée au service de la thérapie, afin d’accompagner le patient à se séparer des effets destructeurs de ce monde traumatique ?

L’approche intrapsychique des problématiques humaines, pour stimulante qu’elle puisse être intellectuellement, montre une efficience relative dans ce type de problématique qui peut prendre toutes les formes de la pathologie mentale et psychosomatique. De son expérience de pédopsychiatre, il a retiré trois points importants qui l’amèneront, dans une approche humaniste et phénoménologique, à l’hypnose Ericksonienne :

  • l’importance de l’observation,
  • la place centrale du corps dans le développement de l’enfant tant psychomoteur qu’affectif et cognitif,
  • l’importance du jeu, du « comme si », de la capacité à jouer (effets d’apprentissage, de lâcher prise..).

Les influences de Jacob Levy Moreno d’une part, de John Bowlby et de Daniel Stern de l’autre, l’ont préparé à s’engager dans une approche relationnelle et interactionnelle des problématiques humaines.

À partir de sa formation en hypnose et, animé par cette idée, il va découvrir l’œuvre de Grégory Bateson, le travail de l’école de Palo Alto, puis l’approche de Steve de Shazer orientée solution, l’EMDR de Francine Shapiro, l’approche narrative de Mickael White qui vont influencer la modélisation de la TLMR (HTSMA).
La question du sens, et particulièrement du sens de la vie, comme l’exprimerait Victor Frankl, a également été présente, questionnant le rapport à la mort, à la folie, à l’exclusion et au-delà, à la question centrale de la transmission. La TLMR (HTSMA) se définit comme une approche thérapeutique pragmatique et naturaliste prenant en compte la complexité des relations humaines. Elle part de l’idée que seuls les liens peuvent se modifier. Il s’agit dans un premier temps de transformer la déclinaison des problématiques sur un mode identitaire et intrapsychique en une mise en scène de la problématique sur un mode relationnel et interactionnel.
L’idée est d’accéder aux processus relationnels afin de les modifier dans un travail de coopération patient/thérapeute orienté vers les objectifs de vie du patient.

Le modèle de formation TLMR

  1. Une approche globale centrée sur la relation humaine comme processus d’influence réciproque dans ces trois dimensions interpersonnelles : relation au monde, aux autres et à soi-même et dans ces trois dimensions intra personnelles : perceptif, imaginaire, cognitif. L’action matérialise les liens entre les diverses dimensions inter et intra personnelles.
  2. Elle cherche à utiliser et à amplifier ce que la relation humaine peut contenir comme effet thérapeutique afin de permettre au patient d’activer ses ressources et ses compétences, ce qui nécessite que le thérapeute s’implique dans le processus.
  3. C’est une thérapie du vivant : à la recherche de ce qui vit encore en terme d’interactions chez le client (ressources, compétences) afin d’aider le client à rendre vivant ce qui est figé.
  4. Le thérapeute doit pouvoir repérer l’effet du blocage du processus sur lui-même : le thérapeute utilise des techniques ou des stratégies qui vont permettre au processus de se débloquer (effet de recadrage). Dans l’ici et maintenant, le thérapeute utilise la transe d’observation afin de pouvoir observer et utiliser les effets du processus sur lui-même dans la thérapie.
  5. Une approche multi niveau à partir des savoirs : psychologie, psychiatrie, éthologie, ethnologie, linguistique, sociologie, philosophie, intelligence artificielle, sciences cognitives et neurosciences.
  6. Une lecture associant à la pratique de Milton Erickson, les apports de la systémique, dans laquelle nous incluons le constructivisme et la cybernétique de deuxième ordre, du constructionnisme social ainsi que des travaux de John Bowlby sur l’attachement, et de Daniel Stern sur l’intersubjectivité.
  7. Un non modèle ou une matrice des phénomènes relationnels non spécifiques de la thérapie à partir desquels vont s’exprimer les interactions thérapeute / patient, au service du processus de changement. Les techniques et les stratégies utilisées ont comme fonction de débloquer le processus thérapeutique lorsque celui-ci est figé. Elles doivent s’ajuster à la problématique présente. En ce sens, chaque intervention est unique même si ces interventions peuvent, par la suite être classées en cartes ou en modé- lisation (préféré à protocole) à des fins d’enseignement.
  8. Approche non pathologisante : la TLMR (HTSMA) repose sur l’idée que le changement ne peut se produire qu’en mobilisant ce qui peut se mettre en mouvement et non ce qui est figé.
  9. Le symptôme n’est pas au centre, l’objectif est de déconstruire la relation figée qu’entretient le patient avec son symptôme c’est à dire son problème. Comment métaphoriser les liens qui entretiennent le symptôme ?
  10. Elle recherche la coopération thérapeute / patient vers la co-création dans le présent immédiat (là, maintenant) d’un espace imaginaire partagé (espace de rencontre de deux paysages mentaux) : espace en trois dimensions.

Une modélisation de la thérapie

  1. Création d’un espace de sécurité dans lequel le patient va pouvoir vivre une expérience différente et nouvelle de celle(s) pour laquelle il consulte.
  2. Cette expérience est l’expression d’une co-construction entre le patient d’une part et le thérapeute d’autre part qui mobilise le vécu motivationnel. Pour ce, thérapeute et patient vont entrer dans un imaginaire partagé à partir duquel une expérience différente va émerger.
  3. Cette expérience est une expérience correctrice, qui engage le sujet dans son entier (sensoriel, émotionnel, comportemental, cognitif) dans sa relation à lui-même, aux autres et au monde. Il s’agit d’un mouvement sur lequel va s’appuyer la thérapie pour l’amplifier en termes de changement. Tout patient a en lui et autour de lui des ressources qui peuvent être mobilisées dans le sens de l’amélioration.
  4. Le vécu négatif : la plainte (expression sur un mode symptomatique du vécu de détresse) va être utilisée comme une métaphore d’hypnose négative et va servir à l’induction du processus thérapeutique.
  5. Les relations saines (exception, ressources, compétences) vont être mises en évidence et amplifiées sous forme de capacité à agir.
  6. Le travail de réassociation par tissage, tricotage (sensoriel, postural, métacognitif) entre les deux vécus, va amener à une nouvelle expérience, exprimée par une posture différente.
  7. A partir de cette nouvelle expérience, de cette nouvelle posture va pouvoir s’exprimer une histoire alternative.
  8. Qui, par projection vers le futur, va pouvoir se concrétiser dans la réalisation de projets différents, qui en retour vont nourrir l’histoire alternative.

Les simulations alternatives

Pour ce faire, le thérapeute utilise divers outils dont les stimulations alternatives afin d’aider le couple (patient, thérapeute) à s’engager dans cet espace imaginaire partagé (matrice intersubjective de Daniel Stern) dans lequel vont prendre forme les problèmes et ressources. Ils ont alors une fonction d’induction hypnotique, puis de stabilisation dans le présent de cet espace imaginaire partagé, dans lequel va se dérouler le processus de changement.

L’ancrage de cette expérience de changement va rompre les boucles dysfonctionnelles (tentatives de solution) dans la relation du patient avec lui-même, les autres et le monde, et lui permettre d’explorer de nouveaux liens d’une manière plus fluide et mieux ajustée. La pertinence du travail thérapeutique s’évalue à partir de ce qui change pour le sujet dans sa vie quotidienne.